lundi 28 janvier 2008

Mon hétéro

Bénis soient les adolescents en manque de repères et en quête d'identification sexuelle.
Si ça n'a pas été mon cas, j'ai pu en profiter:


Nous sortions tous les samedis pour aligner les pichets de punch ou les bouteilles de bière selon. Avec cette régularité, nous étions toujours entourés des mêmes qui, comme nous, revenaient chaque semaine.

Chaque semaine, nous faisions le tour des m
êmes bars et boites. Une routine à deux ou plus qui nous a apporté une grande complicité. Comme avec beaucoup de mes amis, je gérais les clefs, les porte-feuilles, la voiture,... et lui.

Lui, il se laissait porter dans la festivité de chaque soirée. Comme celle où nous n'étions que tous les deux. Personne ne nous avait rejoint. En ayant bu, il a tendance à venir danser collé, à aimer tout le monde.

Tout le monde, même moi. Il dansait face à une fille (jamais la même) en me tenant par la taille. Et à certains moments, sans la fille. Juste face à moi. J'étais troublé par ce garçon.

Ce garçon, que je connaissais depuis plusieurs années, et qui semblait se rapprocher de moi, ce soir-là, comme il ne l'avait jamais fait. J'essayais de ne pas me fixer sur la situation, de ne pas me monter la tête. Il était hétéro, et il n'y avait aucune raison pour que cela change. La boite a fermé et nous avons dû regagner la voiture.
Sa voiture. Que j'ai conduit, une fois de pl
us. Après l'avoir aidé à rentrer chez lui, je suis resté là. Ni invité, ni repoussé. J'ai fait comme si c'était la chose la plus naturelle. J'étais bien trop fatigué pour rentrer. Alors je me suis étendu à côté de lui, sur le lit, pour dormir.

Dormir, lui ne le voulait pas. Il commençait doucement à me caresser le bras. Aucune réaction de ma part. Bien trop fatigué. Il m'invitait, me tirait vers lui. Aucune réaction. Je luttais contre le sommeil. Sa main glissait doucement sur mon ventre. Je savais que je n'aurais pas une deuxième opportunité et me poussais à lui répondre. Je me tournais alors vers lui et commençais à le caresser à mon tour. Je le déshabillais doucement. Je le sentais excité et apeuré à la fois. Je l'embrassais sur le torse et découvrais
cet ami méconnu. Nous avons continué jusqu'à l'épuisement.

Cette nuit-là, et d'autres par la suite, je n'ai pas "fait l'amour" à mon ami: je lui ai "fait l'amitié".


Mais je peux aujourd'hui t'assurer qu'il a toujours été hétéro.
Malheureusement.

J'étais son seul homme.
Consolation égocentrique.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

c'était un tres joli texte... certainement à l'image du moment unique que tu as pu vivre a cet instant...

Des moments intenses, ceux que l'on n'oublie pas.

Laul a dit…

>Agitateur, oui c'était une soirée assez fantastique.
Une soirée étonnante à chaque seconde, où l'on s'attend à se réveiller et à sortir de se rêve.
Mais ce rêve-là s'est reproduit, quelquefois, pendant quelques mois...

...Avant qu'il ne reprenne le chemin de l'hétérosexualité la plus totale :(

le plus beau des tto a dit…

Le texte est beau, le contexte l'est également et c'est par là que je commence mon exploration chez toi ... Voila qui met en appétit !

Laul a dit…

Merci TTO.
Sois le bienvenu.
Mais tu verras, c'est un peu décousu et mélangé. Je n'en suis encore qu'à la construction de ce blog, et il y a tellement de sujets différents qui m'intéressent...

Kiko a dit…

Magnifique texte.